Jules et la Nébuleuse des Distractions – 1. L’Académie des Étoiles

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Le vaisseau-école Horizon filait silencieusement dans l’espace. Jules regardait par le hublot, ses yeux clairs fixés sur les étoiles brillantes qui défilaient comme des traînées lumineuses.

L’immense bâtiment de l’Académie Spatiale apparut enfin, une structure titanesque en forme d’anneau qui orbitait autour de la lune. C’était le premier jour de Jules comme cadet, et son cœur battait la chamade. Depuis qu’il avait cinq ans, il rêvait de devenir Navigateur Stellaire, ces pilotes d’élite capables de tracer des routes à travers les confins inexplorés de la galaxie.

Dans la grande salle d’orientation, le Commandant Vega, une femme à la silhouette élancée et au regard perçant, accueillait les nouveaux cadets.

« Bienvenue à l’Académie Spatiale, » annonça-t-elle d’une voix claire qui résonnait dans l’amphithéâtre. « Vous êtes ici parce que vous avez démontré un potentiel. Mais le potentiel ne suffit pas. Pour devenir Navigateur Stellaire, vous devrez faire preuve d’une concentration absolue. La moindre distraction dans l’espace profond peut être fatale. »

Jules écoutait attentivement, assis entre sa sœur aînée Philippine, surnommée Phi, déjà en deuxième année, et son meilleur ami Thomas, que tout le monde appelait Toma, un passionné de technologie qui avait intégré l’académie en même temps que lui.

« Aujourd’hui, vous passerez votre premier test dans le Simulateur, » poursuivit le Commandant. « Cette évaluation déterminera votre niveau initial. »

Jules frémit d’excitation. Il avait étudié tous les manuels de navigation disponibles, passé des heures à observer les cartes stellaires. Il était prêt.

Du moins, c’est ce qu’il croyait.

Dans le Simulateur, un dôme parfaitement sphérique où des hologrammes recréaient l’espace avec une précision stupéfiante, Jules prit place aux commandes. L’exercice semblait simple : naviguer à travers un champ d’astéroïdes tout en calculant les coordonnées de saut spatio-temporel.

Le test commença bien. Ses doigts dansaient sur le panneau de contrôle avec assurance. Mais soudain, quelque chose attira son attention. Une petite lumière scintillante dans sa vision périphérique. Puis une autre. Et encore une autre.

« Concentre-toi, Jules, » murmura-t-il pour lui-même, secouant légèrement la tête.

Mais les lumières persistaient, comme de minuscules orbes flottantes qui dansaient autour de lui. Elles semblaient presque vivantes, se multipliant rapidement.

« Cadet Novastella, attention à votre trajectoire! » avertit la voix du superviseur dans son casque.

Trop tard. Distrait par les étranges lueurs, Jules n’avait pas vu l’astéroïde. Dans la simulation, son vaisseau explosa en mille fragments lumineux.

« Échec, » annonça froidement le système.

Jules resta immobile, confus. Personne d’autre ne semblait voir ces lumières étranges qui continuaient de danser à la périphérie de sa vision.

À la sortie du Simulateur, le Commandant Vega l’attendait, son visage sévère et impassible.

« Cadet Novastella, votre performance était… décevante. Vos tests préliminaires indiquaient un grand potentiel, mais vous avez démontré une incapacité à maintenir votre concentration. À l’Académie Spatiale, une telle faiblesse peut être éliminatoire. »

Jules voulut parler des étranges lumières, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Comment expliquer ce que personne d’autre ne semblait voir?

« Je vous donne une chance de vous améliorer, » continua Vega. « Mais si vos problèmes de concentration persistent, je devrai reconsidérer votre place dans cette académie. »

Alors que Jules quittait la salle, abattu, il ne remarqua pas l’orbe de lumière qui flottait juste au-dessus de son épaule, plus grande et plus brillante que les autres, pulsant comme si elle se nourrissait de sa déception.

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